Communiqué relatif au rôle des entités dites micronationales et à l’absence jusqu’ici de communiqué impérial sur la guerre en Ukraine
➡️ Depuis le début de la guerre que la Russie de Vladimir Poutine a décidé de livrer à l’Ukraine  , les autorités impériales ont manifesté leur soutien à ce pays en publiant des photos d’horizons ukrainiens. Nous prétendons opposer la beauté des paysages à la violence abjecte et saloparde qui couvre de sang les panoramas.
 
➡️ Pour autant, l’Empire ne s’est pas fendu d’un communiqué officiel pour rappeler que la guerre, c’est mal. Nous avons la prétention de croire que notre audience limitée dans le concert des nations conduirait une condamnation de notre part à avoir les allures d’une goutte d’eau dans un océan de larmes. L’Empire considère que son approche détonante de la chose étatique pourrait nuire à la force du message, et réduire sa portée en ramenant cette guerre, ses morts et ses ravages, à la hauteur de la faible reconnaissance dont nous disposons.
Bien que pensé comme universel et global, le pouvoir impérial connaît trop bien les limites de ses capacités d’actions concrètes, notamment auprès de la Russie, pour ne pas, par sa micro-voix de micro-nation, donner l’impression qu’une telle guerre peut être minimisée par une micro-déclaration qui, en la condamnant, la minimiserait aussi par la force de choses.
 
➡️ Nous avons évidemment signé résolument la déclaration de l’Organisation de la MicroFrancophonie qui a condamné cette abomination en rappelant les valeurs que nous partageons. Il y a aussi ce que nous faisons, de manière détachée de la couronne impériale, et qui ne mérite pas d’être détaillé. À chacun d’apporter son aide dans la mesure de ses moyens. Mais nous savons que, quoi que nous fassions, confortablement assis du côté le plus facile du globe, et, reconnaissons-le, bien incapables de déployer la moindre force pour combattre concrètement aux côtés des populations qui souffrent, nous serons dépassés de manière incommensurable par le courage de ceux qui affrontent les horreurs de la guerre ou qui se lèvent, dans un pays verrouillé, pour revendiquer le droit de penser et de dénoncer l’indicible.
 
➡️ Pour autant, nous croyons comprendre que l’absence de communiqué impérial sur le sujet de l’invasion guerrière par la Russie de l’Ukraine pourrait faire passer nos vues pour une forme de neutralité, ce que nous récusons vigoureusement, la neutralité dans le cas présent s’apparentant, de notre point de vue, à la complicité.
 
➡️ Alors que peut faire l’Empire d’Angyalistan, État placide et paisible, dans une situation aussi terrible que celle que nous connaissons ?
 
1️⃣ Symboliquement, un décret sera pris sous peu pour constituer une force de défense, qui devrait être armée de langues de belle-mère. À défaut de pouvoir dézinguer un char, nous considérons comme vital de rire au nez des dictatures confites dans la déshumanisation.
2️⃣ Par ailleurs, nous rappelons plus que jamais le besoin, dans notre organisation gouvernementale, de recruter un ministre des ordalies. Placée sous son autorité, notre Brigade LAPALISSE (brigade de Lutte Appliquée pour la Promotion de l’Authenticité des faits, de la Logique et de l’Information Sourcée, Sincère et Exacte) est chargée de l’éradication des fausses nouvelles, contre-vérités, rumeurs, faits alternatifs et assimilés ; c’est, concrètement, l’organe dédié à la démystification du faux, et il a fort à faire par les temps qui courent. Le ministre des Ordalies pour sa part doit faire preuve de la plus grande inventivité dans la création de procédés susceptibles de mettre à l’épreuve des faits les faussaires de l’information : ordalie par l’eau bouillante, par noyade, gavage au pain… Les possibilités ne manquent pas pour vérifier l’attachement de certains beaux-parleurs à leur vérité alternative. Vous l’aurez compris, nous souhaiterions par sa voix soumettre à la question les promoteurs du mensonge qui ont organisé cette guerre en imaginant que la propagande infligée à leur population suffirait à la détourner de la vérité.
3️⃣ Enfin, à notre niveau, nous ne perdons pas de vue que ce que nous pourrons faire de mieux est de continuer de promouvoir la poésie.
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