Nation co-fondatrice de l’Organisation de la MicroFrancophonie, l’Empire d’Angyalistan est éminemment attaché aux valeurs autour desquelles cette institution a vu le jour : défense des droits inaliénables de la personne humaine, liberté, égalité, renforcement de la cohésion et de la protection de l’environnement, progrès social des peuples…

Développant une approche originale des relations intermicronationales, l’Organisation s’est longtemps attachée à aborder, dans une logique alliant insolite et humour, les questions de fond qui traversent l’expérience micronationale, lui permettant en 10 ans de passer de 6 à 25 membres, d’organiser avec succès des rencontres et des sommets joyeux et mémorables, et de favoriser le développement de liens d’amitié remarquables entre certains de ses dirigeants et entre ses peuples.

Depuis quelques mois cependant, l’OMF, malgré les succès engrangés, a pris un autre chemin, privilégiant une aride rigueur juridique très éloignée de ses ambitions initiales et donnant matière à des débats qui, bien loin de permettre le dépassement des différences par le plaisir d’œuvrer ensemble, ont favorisé les affrontements philosophiques, l’expression des narcissismes et le repli communautaire. Elle est en passe de devenir une organisation comme tant d’autres.

Nous ne tolérons pas par ailleurs l’utilisation faite par certaines nations de l’appartenance de leurs dirigeants à telle ou telle communauté pour faire passer pour discriminante toute remarque faite à leur encontre. L’Empire d’Angyalistan est déterminé à promouvoir la coexistence de tous sans distinction, et non la juxtaposition de communautés étanches qui font le lit du séparatisme et des antagonismes qui disloquent l’humanité et ramènent égocentriquement au sol toute tentative d’avoir une hauteur de vue. Pas de hauteur de vue, pas d’horizon. Pas d’horizon, pas de sens à l’humanité.

Le risque inhérent à tout projet micronational semble ainsi s’enraciner depuis quelque temps au sein de l’OMF : celui de l’esprit de sérieux. Or à quoi bon parodier les institutions des États traditionnels si c’est pour, inintentionnellement, faire pire – et même pas drôle ?

Pour toutes ces raisons, l’Empire d’Angyalistan se retire ce jour et à regret de l’Organisation de la MicroFrancophonie. Le monde a besoin de poésie – et pas de procédures, de conflits ni d’accusations infondées.

Ce départ ne remet évidemment aucunement en cause les relations diplomatiques bilatérales tissées avec les uns et les autres, ni le plaisir que nous aurons à les retrouver dans un cadre débarrassé de ces errements, nous l’espérons, momentanés.