L’Office de la Chambre-Blanche procède à son premier processus biennal de décohérence quantique des registres

Les services de l’Empire d’Angyalistan sont attachés au contact régulier qu’ils entretiennent  avec nos concitoyens ; un contact qui ne peut se faire que dans le respect de la protection des données personnelles, et avec la certitude que cette citoyenneté est voulue, assumée et bien comprise. L’acquisition de la citoyenneté angyalistanaise est en effet une acte d’adhésion à des valeurs, à une vision ; la citoyenneté angyalistanaise est par nature éclairée et active, elle contribue à la cause impériale – c’est ce qui la distingue fondamentalement de la résidence, acquise par la seule conscience de l’existence de l’Empire – si vous lisez ces lignes et que vous n’êtes pas citoyen, c’est que vous êtes déjà résident.
Le contact régulier avec les citoyens, matérialisé entre autres à l’occasion de l’envoi des vœux impériaux en début d’année, est aussi  pour l’Office de la Chambre-Blanche le meilleur moyen de vérifier le statut des données dont il dispose. Il a été décidé d’institutionnaliser et de sécuriser cette procédure, qui sera biennale et porte désormais un nom : la décohérence quantique des registres.

L’idée de base de la décohérence est qu’un système quantique ne doit pas être considéré comme isolé, mais en interaction avec un environnement possédant un grand nombre de degrés de liberté. Ce sont ces interactions qui provoquent la disparition rapide des états superposés. En effet, selon cette théorie, chaque éventualité d’un état superposé interagit avec son environnement ; mais la complexité des interactions est telle que les différentes possibilités deviennent rapidement incohérentes (d’où le nom de la théorie). On peut démontrer mathématiquement que chaque interaction « déphase » les fonctions d’onde des états les unes par rapport aux autres, jusqu’à devenir orthogonales et de produit scalaire nul. En conséquence, la probabilité d’observer un état superposé tend rapidement vers zéro. Seuls restent observables les états correspondant aux états observables macroscopiquement, par exemple – dans le cas du Chat de Schrödinger – mort ou bien vivant.

Le processus créé par l’Office de la Chambre-Blanche, en accord avec le Haut-Comité impérial de naturalisation, a pour objet de rendre observable le statut de citoyen enregistré, et de le sortir régulièrement de la diversité superposée de ses états quantiques pour consigner son état : citoyen éclairé ou pas.
Cette procédure permettra également de tenir à jour, dans un souci de transparence, les statistiques démographiques de l’Empire dans un référentiel physique classique. Lancée le 23 janvier dernier, la décohérence quantique 2021 des registres a déjà montré des résultats encourageants, confirmant la pleine adhésion du plus grand nombre des citoyens éclairés.